Le mulch, le paillage

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Couverture du sol

Pour améliorer la qualité de notre sol, nous devrions encore une fois s’inspirer de la nature. Quand les plantes, et notamment les arbres, perdent leurs feuilles ou leurs branches, ces derniers restent encore très utiles à la plante là où ils sont: par terre. En effet, ils protègent le sol contre de l’érosion et l’assèchement, ils empêchent le développement de herbes indésirables, ils retiennent l’humidité… De plus, avec le temps, leur décomposition devient une source de précieux nutriments, grâce auxquelles la flore et la microfaune pourront se developper davantage, rendant le sol de plus en plus fertile.

Laisser faire la nature

Nous pouvons tous reproduire, voire accélérer ce schéma naturel chez nous, sur nos balcons ou dans nos jardins. Vous l’avez compris, le principe est simple: il ne faut jamais laisser la terre toute nue. Dans la nature, la terre nue n’existe pas: seules les sols dégradées sont des sols nues.

Parfois ce n’est pas ce qui nous semble être le plus esthétique, on peut avoir l’impression de laisser le jardin « à l’abandon ». Nous aussi, il n’y a pas si longtemps, il nous arrivait encore de ramasser les feuilles tombées au sol quasi quotidiennement, ou les fruits pourris, les pétales fanées. Aujourd’hui, on a appris que la meilleure solution pour la terre et les plantes est de laisser cette matière à sa place: la nature sait très bien ce qu’elle fait. Et en fin de compte, on trouve ça très beau comme ça aussi: notre jardin est heureux, et nous aussi.

Plus on fournit de la matière organique à la terre, et plus fertile elle sera.

Principaux avantages

Protection contre la sécheresse et le soleil direct

Durant l’été, la terre sèche très vite et devient rapidement très dure, impossible à travailler, presque « morte »: rares sont les organismes vivants que l’on peut y observer à cette période si elle manque d’eau. Une petite couche de paillage suffit pour fortement limiter l’évaporation d’eau et ce qui suit, garder la terre humide et souple, abondante en micro-organismes. Cela vous évitera d’arroser trop souvent et vous permettra d’économiser de grandes quantités d’eau (jusqu’à 40% d’économie selon différentes sources).

Protection contre l’érosion du sol et les herbes indésirables

En plus de protéger contre la sécheresse, le paillage protège le sol contre l’érosion et le lessivage du sol, dûs à la pluie et aux vents violents. Les fortes pluies ont tendante à abimer le sol et les jeunes plantes. Par la même occasion, la couverture empêchera le développement de mauvaise herbes de façon complètement naturelle: pas besoin d’herbicides ni de travail manuel.

Protection thermique

Le paillage agit aussi comme un isolant: il protège le sol et les plantes contre les températures extrêmes, aussi bien contre les fortes chaleurs que le froid et le gel.  Les changements soudains de températures sont également atténués sous une couche de paillage et les plantes en souffrent moins.

Protection des légumes

Un autre avantage du paillage est que les légumes, notamment les curcubitacées (les melons, les courgettes…) ou les fraises, ne sont pas en contact direct avec le sol et ne pourrissent pas avant la récolte.

Avec quoi peut-on pailler?

Il existe un grand nombre de matériaux avec lesquels on peut pailler: à vous de choisir ce que vous avez actuellement sous la main et qui ne vous coûtera rien.

Parmi ces derniers nous pouvons citer les feuilles tombés des arbres, la tonte du gazon, le compost, les écorces ou les débris de bois, le papier déchiqueté, les mouchoirs ou le carton, les galets ou du sable, ou encore la paille, le foin, le fumier, le BRF (Bois Raméal Fragmenté).

Certaines plantes sont particulièrement recommandées pour du paillage, notamment l’ortie, la bourrache, la consoude, car elles sont très riches en nutriments (azote, potassium).

En permaculture, on privilégie toujours les matériaux disponibles localement. Vous les trouverez chez vous, dans votre jardin ou vous pouvez en demander à vos voisins ou aux commerces de proximités (par exemple les restaurants, les magasins de fruits et légumes): la plupart du temps, ils seront ravis de pouvoir se débarrasser de ces matériaux dont ils n’ont pas besoin. Vous pouvez également en demander à votre mairie: les parcs et les espaces verts de votre commune en débordent et finissent souvent à la poubelle.

Rappelez-vous juste de vérifier à chaque fois que les matériaux que vous récupérez ne soient pas traités auparavant avec de produits chimiques: ce n’est pas ce dont votre terre a besoin.

Quelques conseils

Paillez avec une épaisseur de 5 à 10 cm environ en variant les différents matériaux, afin d’équilibrer les apports nutritifs. Etant donné que la couche va se décomposer au fur et à mesure tout en enrichissant le sol en humus, vous pouvez pailler toute l’année. Attention cependant à ne pas en abuser: il faut que la terre puisse respirer, un excès d’humidité pourrait être nocifs pour les plantes et encourager le développement de maladies. Verifiez bien l ‘état de la terre entre les deux paillages.

Il est aussi conseillé de pailler à la fin de printemps quand le sol est suffisamment humide et réchauffé et nos légumes ont commencé à sortir du sol, pour les protéger davantage et leur donner un coup de boost. Attention néanmoins à ne pas abimer les jeunes pousses avec du paillage trop rigide.

Ne soyez pas étonnées de voir quelques nuisibles s’installer dans votre paillage: il est particulièrement apprécié par les limaces et les escargots qui y trouvent de la fraicheur et de la nourriture. Vous pouvez attendre le soir où ils sont le plus nombreux, afin d’enlever une couche avec les nuisibles et la mettre par exemple dans votre compost. Sinon vous pouvez toujours les ramasser à la main.

Pour semer de nouvelles graines, il vous suffit d’écarter le paillage et mettre les graines directement dans le sol humide. Attention, le paillage n’est pas apprécié par tous les légumes, notamment par les bulbes (oignon, ail).