Principe 4 – Appliquer l’autorégulation et accepter la rétroaction

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« Les enfants paieront pour les péchés de leurs pères jusqu’à la septième génération »

La rétroaction

Ce principe présente le fonctionnement des rétroactions positives et négatives au sein de la nature, dont la meilleure compréhension peut nous permettre de construire les systèmes plus efficaces et plus durables car autorégulés, c’est à dire ne nécessitant pas, ou peu d’intervention extérieure.

Une rétroaction est une réaction d’un système à un phénomène, qui peut soit l’amplifier ( une rétroaction positive, un « cercle vertueux ») soit à l’inverse l’atténuer (une rétroaction négative).

En tant qu’exemple d’une rétroaction positive on peut imaginer une plante dont les feuilles font de la photosynthèse, pour produire encore plus de feuilles et pouvoir faire encore plus de photosynthèse, et ainsi de suite. C’est un cercle vertueux où le stock d’énergie permet de créer davantage d’énergie.

A l’inverse, une rétroaction négative protège le système de l’instabilité en agissant comme un frein, et non comme un accélérateur, à certains phénomènes externes.

L’observation et la meilleure compréhension de ces rétroactions peuvent limiter les comportements humains néfastes et constituent une véritable base pour une conception des espaces et des systèmes efficaces. En s’autorégulant, ces systèmes deviennent plus résistants face aux perturbations extérieures.

L’autorégulation

Selon l’hypothèse Gaia, c’est toute la Terre entière qui serait un système autoregulé, comme un grand organisme vivant, qui maintient la vie sur la planète depuis des milliards d’années grâce à l’autorégulation de ses composants. La Terre serait une mère nourricière bienveillante et encourageante le renouvellement de la vie, mais sans pitié pour les éléments ou les écosystèmes qui menaceraient son équilibre et sa stabilité.

« Lorsque le jardin a été bien conçu, il devient de plus en plus autonome et dépend de moins en moins de nos soins, même si, comme un jeune enfant, il a parfois besoin que nous écartions les dangers externes et internes » *

L’autonomie

Autrefois, les différents pays étaient moins corrélés les uns avec les autres et leur puissance se mesurait par leur niveau d’autonomie. Aujourd’hui, suite à la mondialisation, un déséquilibre d’un système peut engendrer de l’instabilité à l’autre bout de la planète.

Les consommateurs modernes sont devenus totalement dépendants des économies industrielles à grande échelle, et oublient complètement les conséquences environnementales et sociales de leur mode de vie. David Holmgren les compare aux adolescents qui veulent avoir tout et tout de suite, sans aucune réflexion et sans contrepartie.

« La consommation matérielle satisfait totalement ou en partie un grand nombre de besoins non matériels, alors qu’il existe des moyens bien plus simples d’y subvenir. Cela montre bien à quel point l’éducation familiale, la pression des congénères, la publicité omniprésente et la propagande relient les besoins psychologiques, intellectuels, et même spirituels, à la consommation » *

La responsabilité individuelle

Dans des pays riches, les familles modernes n’ont plus besoin d’aller couper du bois pour avoir du chauffage à la maison, il leur suffit simplement d’appuyer sur un bouton. Dans ces conditions, il est difficile de se rendre compte d’un véritable prix du chauffage, de la quantité d’arbres nécessaires. L’impact de nos comportements et les conséquences sur l’environnement restent souvent abstraits. Cela concerne également l’eau, l’électricité, la nourriture, et bien d’autres ressources que nous utilisons quotidiennement sans se poser des questions, ni environnementales, ni sociales.

« Nous vivons à bien des égards dans un monde que nous voyons, que nous entendons et que nous touchons, mais dans lequel tous nos aliments ou presque, et d’autres produits, proviennent de sources inaccessibles à nos sens. » *

Si nous voulons garantir un monde soutenable et un avenir stable aux générations futures, une prise de conscience de notre dépendance envers la nature et de notre responsabilité individuelle sont nécessaires afin de déclencher un changement. L’auto-évaluation nous permet de réévaluer nos habitudes et nos comportements, nos envies et nos besoin réels et superficiels, afin de réorganiser nos modes de consommation et nous rendre moins dépendants, et plus autonomes vis-a-vis des ressources extérieures. Réussir à trouver les moyens de les satisfaire plus près de chez nous améliorerait considérablement notre qualité de vie ainsi que celle de nos enfants et petits enfants.

En consommant nos ressources locales et en étant lié à notre communauté locale, nous sommes plus susceptibles de réaliser l’impact et les conséquences de nos actes et d’apporter des solutions le plus adaptées. En nous responsabilisant, nous créons un monde plus équilibré et bienveillant envers la Terre et l’humanité.

*David Holmgren, « Permaculture, Principes d’action pour un mode de vie soutenable »