Principe 10 – Se servir de la diversité et la valoriser

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« Il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier »

Il suffit de regarder par la fenêtre pour remarquer l’incroyable diversité de formes et de couleurs au sein de la nature, ainsi que leurs fonctions et interactions. Il n’existe pas deux paysages parfaitement identiques: la diversité d’espèces traduit la nature unique d’un site. Chaque paysage a son climat spécifique, son relief, ses caractéristiques propres à lui, comme l’ensoleillement, la disponibilité de l’eau, le sol… C’est cette diversité qui explique la complexité des systèmes issus de l’évolution. Chaque élément est different est joue un rôle spécifique au sein d’un écosystème, où tous les éléments sont liés entre eux. C’est aussi cette interdépendance qui rend la biodiversité si importante pour la survie de toute espèce: si l’une d’entre elle disparait, cela peut engendrer la disparition des espèces avec qui elle était directement connectée, d’une façon ou d’une autre. Plus il y a d’espèces disparues et plus un écosystème entier est susceptible de disparaitre.

La protection de la biodiversité

La disparition des espèces entières est récemment devenue une préoccupation environnementale du premier plan, même pour le grand public. On le voit notamment à travers l’apparition des jardins botaniques et des zoo, des parcs nationaux, des réserves naturelles, des banques de semences. En ce qui concerne la perte de la biodiversité au sein de variétés de plantes cultivées, ou d’animaux élevés, elle reste à l’heure actuelle moins connue du grand public. Pourtant, les conséquences pour l’humanité pourraient être aussi néfastes que la disparition des espèces sauvages. Elle est encouragée par le développement de la monoculture, largement utilisée dans l’agriculture industrielle d’aujourd’hui.

Pourquoi est-il si important de diversifier?

La permaculture favorise la diversification dans son ensemble: qu’il s’agisse de plantes, d’animaux, de populations, ou d’autres structures. Selon David Holmgren, ses principes peuvent aussi s’appliquer dans le domaine social ou même politique afin de valoriser la diversité culturelle et individuelle. Nous allons nous focaliser sur la diversité dans nos jardins.

Suivant le proverbe « Il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier », cette diversité dans nos potagers peut nous protéger des caprices de la nature (conditions météorologiques, invasion d’un insecte, une maladie) et des aléas de notre vie quotidienne. La multiplication de cultures d’espèces  différentse apporte une forme de sécurité et peut nous garantir une récolte, même en cas d’une défaillance d’une partie du système (voir Principe 8 – Intégrer au lieu de séparer).

Valoriser la diversification

Lors de la sélection de nos cultures, il faut chercher un équilibre entre les plantes faciles à récolter et avec un bon rendement, mais qui peuvent être plus fragiles, et d’autres qui sont plus résistantes (à la sécheresse, aux maladies) mais qui peuvent se révéler moins productives. Cette harmonie est aussi importante à trouver dans nos paysages : entre les systèmes cultivés, qui demandent de l’entretien mais apportent un plus gros rendement, et les écosystèmes sauvages, qui n’exigent pas beaucoup de travail mais qui rapportent moins en terme de récoltes.

De plus, diversifier nos cultures nous garantit une nourriture riche et variée: il n’y a donc pas d’autonomie possible sans diversité. Pour cela, n’hésitez pas à inclure dans votre jardin les variétés semi-sauvages, voire spontanées, qui garantissent une récolte alternative en cas de problèmes des espèces privilégiées.  Cultivez aussi les variétés à production précoce ou tardive, facile à stocker ou conserver. Pensez également à exploiter des microclimats crées soit naturellement, soit par l’environnement bâti, pour développer les cultures précoces ou peu compatibles avec votre climat de référence.

Votre environnement est unique et plusieurs essais peuvent être nécessaires afin de trouver les associations de différents espèces et variétés qui se plaisent chez vous. En expérimentant avec les stratégies, les espèces et les associations, parfois on échouera, certes, mais on découvrira aussi des solutions inédites, des associations miracles. Enfin, veuillez garder à l’esprit, que ce n’est pas tant le nombre d’espèces qui compte dans votre jardin, mais le nombre d’interactions positives et mutualistes crée entre ces dernières.

« Certains pensent qu’il suffirait de mélanger des espèces au hasard pour stabiliser un système. Bill Mollison répond à cela que c’est le nombre de liens fonctionnels entre les espèces, et non le nombre d’espèces tout court, qui crée la stabilité. » *

Diversifier les plantes ne donne pas des résultats immédiats et reste une expérience, voire un investissement à long terme, mais c’est un investissement indispensable pour créer un avenir stable.

*David Holmgren, « Permaculture, Principes d’action pour un mode de vie soutenable »