Principe 7 – La conception, des motifs aux détails

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«C’est l’arbre qui cache la forêt »

La compréhension de schémas et de motifs généraux présents et fonctionnant au sein de la nature sert d’inspiration à toute conception permaculturelle. Les paysages et les ecosystèmes, tout comme une cellule d’un organisme, possèdent des noeuds (des noyau) qui concentrent l’énergie et les différents fonctions. Grâce à leur structure et à leur organisation, les écosystèmes naturels profitent d’un maximum d’énergie en fournissant un minimum d’effort. Ces systèmes et notamment les forêts peuvent servir de modèles à l’agriculture et à l’agroforesterie. Un grand nombre de chercheurs admettent que l’agriculture à grande échelle mériterait d’être entièrement réorganisée pour ressembler davantage aux systèmes naturels.

Le design

Une conception réussie de notre jardin permaculturel (appelé aussi le Design du jardin) permettra de créer les bonne conditions pour obtenir une récolte abondante, tout en minimisant nos dépenses énergétiques.

Pour cela, dans un premier temps il faut prendre le temps de bien observer son terrain, ainsi que la nature environnante. Avant de penser aux détails, comme les variétés de plantes qu’on a envie de cultiver, il faut concevoir un dessin d’ensemble: faire un croquis de votre terrain prenant en compte sa forme, ses limites, l’ensoleillement, les pentes ainsi que d’autres caractéristiques pouvant influencer sur les futures cultures (Voir Principe 1 – Observer et interagir). Listez quelles plantes existent déjà sur votre parcelle et chez vos voisins les plus proches.

Une fois que vous définissez votre vision générale du jardin actuel, l’approche permaculturelle vous procure de quelques outils de conception destinés à mettre vos idées en ordre et qui fournissent un point de départ de notre projet: on les appelle les zones et les secteurs. Elles sont là pour nous éviter une désorganisation: lorsqu’on lance des activités sur un territoire trop éloigné ou peu adapté, on risque de vite gaspiller notre énergie pour peu de résultats.

« Il est plus important de déterminer la bonne structure d’un concept en particulier plutôt que de maîtriser tous les détails de chaque élément d’un système. » *

Les zones

En permaculture , on partage notre terrain en zones: de 0 à 5, le plus souvent, et définies autour de notre habitation principale. La zone 0 est notre foyer, aux déplacement le plus fréquents et l’activité intensive, pendant que la zone 5 constitue la partie la plus éloignée de notre espace: constituée d’éléments autosuffisants, où on va le moins souvent.

Chaque zone sera caractérisée par un ensemble de fonctions, de stratégie de gestion, de structures, de plantes (ou animaux). Certaines zones peuvent même se chevaucher, en fonction de caractéristiques du site.

Il serait difficile d’avoir un modèle de zonage absolument reproductible étant donnée que les zones varient selon l’environnement et le contexte: elles dépendent de la forme de notre terrain et de nos besoins particuliers. Ce qui en fait d’ailleurs une méthode universelle: comme toutes les méthodes permaculturelles, elle peut s’appliquer à la gestion de petites comme très grandes surfaces.

Voici un exemple de la répartition de zones, pour vous donner une petite idée:

Zone 0: elle constitue notre habitation: notre point de départ, notre point de convergence, le noyau de notre cellule qui contrôle et gère l’ensemble et où on passe le plus de temps.

Zone 1: cette zone représente l’espace la plus proche de notre maison, à l’utilisation fréquente. On peut y mettre notre terrasse avec une table à manger ou un coin détente, un jardin aromatique, un composteur, un point d’eau: tous les éléments dont on se sert souvent, voire quotidiennement. L’idée est que ces éléments soient le plus près de la maison afin d’économiser notre temps et notre énergie consacrée aux déplacements.

Zone 2: dans cette zone nous pouvons installer un potager (des salades, de tomates de radis), un cabanon de jardin, un coin barbecue, un poulailler, ou un espace compost.

Zone 3: on peut y mettre un verger à cultures et entretien moins fréquents (choux, pommes de terres), petites arbres fruitiers, une serre, un abri à bois.

Zone 4: un espace semi sauvage demandant un entretien minimal et les récoltes ponctuelles: les arbres fruitiers, les tournesols, les champignons, les ruches.

Zone 5: On peut y mettre une clôture pour délimiter notre terrain mais sinon on laisse cette espace à l’état naturel. Elle nous permettra d’observer la nature sauvage: les plantes, les animaux, les insectes qui y vivent naturellement.

Les secteurs

Les secteurs s’appuient sur l’observation locale et permettent de comprendre la manière dont les énergies naturelles influencent sur notre terrain, et pouvoir au mieux les exploiter.  Ils divisent notre espace en différentes parties en fonction de l’ensoleillement, de la pluie et des zones inondables, du vent et des incendies susceptibles d’arriver. Pensez à prendre en compte la topographie de votre terrain et notamment les pentes: l’eau et le sol sont attirés vers le bas par la force de la gravitation. Considérer ces aspects nous permettra de repartir au mieux les différents éléments dans chaque zone particulière.

Pour réussir la conception de son terrain en permaculture, il faut utiliser de manière équilibrée les ressources disponibles et l’énergie nécessaire. Au départ, un jardin devrait avoir une taille limitée que vous développerez au fur et à mesure.

« Dans la plupart des cas, disperser quelques semences de légumes et un peu d’eau et de compost sur une prairie ne génère aucune production. En revanche, la même démarche, cantonnée à un petit carré d’herbe, peut donner naissance à un jardin potager petit mais productif » . *

Une bonne conception vous évitera de vous éparpiller dans tous les sens et de vous fatiguer. Commencer par le paysage dans son ensemble et finir par les détails est une clés du succès. Faites vous plaisir, amusez-vous et n’oubliez pas de joindre l’esthétique à la fonctionnalité. Après tout, on se sent mieux dans des espaces agréables et harmonieux.

*David Holmgren, « Permaculture, Principes d’action pour un mode de vie soutenable »