Principe 8 – Intégrer au lieu de séparer

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« L’union fait la force »

Ce huitième principe de la permaculture traite de différentes relations que nous pouvons retrouver au sein de la nature ainsi que des bénéfices que nous pouvons tirer d’une association intelligente entre différentes espèces. Dans les système naturels,  que ce soit au sein d’un écosystème ou d’un organisme, on observe que les liens entre les éléments sont aussi importants que les éléments eux-mêmes pris séparément.

Dans l’industrie agroalimentaire d’aujourd’hui, il est beaucoup plus rentable d’avoir un champs avec une seul espèce de plante. Cultiver en monoculture facilite la mécanisation de l’entretien et de la récolte mais exige aussi beaucoup d’énergie et de produits chimiques. De plus, la monoculture provoque entre autres la dégradation des sols, la baisse de la biodiversité, la pollution des eaux et les risques d’inondations.

La polyculture est un système inspiré par la nature à l’état sauvage, où les espèces se mélangent naturellement entre elles pour former un système intégré. La permaculture encourage les cultures de différentes espèces réunies ensemble où les relations symbiotiques se mettent en place et rapportent des bénéfices mutuels à l’ensemble des plantes.

« Le proverbe « l’union fait la force » souligne les avantages intangibles de l’action collective sur l’action individuelle, et le caractère synergique des systèmes intégrés, au sein desquels le tout est plus grand que la somme des parties. »*

Pourquoi créer des associations de plantes?

Beaucoup de jardiniers conventionnels espacent leurs pieds de plantes pour ne pas qu’ils rentrent en compétitions entre eux en ce qui concerne les substances nutritives, l’eau, les rayons du soleil. Ils arrachent systématiquement les mauvaises herbes pour la même raison. Cette pratique peut certes faciliter la gestion et aider une plante à atteindre une taille plus grande mais en même cela crée d’autres problèmes: il faut beaucoup plus de travail, du temps, d’énergie et de terres disponibles. De plus, la terre est privée de ses fertilisants naturels; les contrôles des nuisibles et des maladies sont également limités.

Il est possible d’associer des variétés des plantes afin qu’elles deviennent interdépendants et développent des relations mutualistes, voir symbiotiques, et nous économisent une grande partie du travail.

« Multiplier les relations mutualistes et coopératives tout en réduisant la prédation et la compétition constitue une stratégie permaculturelle essentielle » *

Selon le principe de compagnonnage, issus de l’observation de la nature, un grand nombre de plantes ne sont pas forcément concurrentes entre elles: au contraire, plantées côte à côte, elles peuvent avoir les effets bénéfiques les unes sur les autres. Grace aux propriétés de certaines plantes associées ensemble,  on peut obtenir des récoltes abondantes tout en protégeant les plantes des nuisibles et des maladies, et tout cela de façon entièrement naturelle. Multiplier les espèces et les variétés de légumes, fleurs ou plantes aromatiques permet d’augmenter les rendements sur une parcelle donnée, sans avoir recours aux produits chimiques (pesticides, herbicides) et tout en limitant le travail nécessaire.

Les guildes

Une guilde, en permaculture, est un agencement de plantes poussant autour d’une plante principale plus haute, souvent un arbre fruitier, et encourageant les relations coopération plutôt que de compétition.  Dans cette polyculture, chaque plante apporte des bénéfices aux autres plantes et contribue à la santé de l’ensemble, tout comme dans un mini-écosystème autosuffisant. Certaines plantes se chargent de fixer l’azote dans la terre, d’autres d’attirer les insectes pollinisateurs ou d’apporter des nutriments du sol grâce à leurs longues racines. De plus, ces petites communautés de plantes peuvent mieux résister aux intempéries que si elles étaient cultivées séparément.

En savoir plus sur les plantes fixatrices d’azote et sur les plantes reminéralisantes

Grace à ce système, les plantes sont bien nourries, les nuisibles sont repoussés, les pollinisateurs sont présents, le sol est bien couvert et reste frais. Il n’existe pas de modèle universel, chaque guilde est unique et dépend de nos besoins, de nos envies et de nos conditions climatiques.

L’association dite de 3 soeurs est sans doute l’une des associations les plus connues dans l’approche permaculturelle. Il s’agit d’une culture associée du maïs, des haricots et des courges. Ces trois légumes sont complémentaires les uns avec les autres: 

  • les hautes tiges du maïs servent de tuteur aux haricots grimpants tout en leur procurant de l’ombre, ainsi qu’aux courges
  • les racines des haricots enrichissent le sol en azote et en font profiter le maïs et les courges
  • les courges poussent en s’étalant sur le sol ce qui empêche les mauvaises herbes de se developper tout en constituant un paillage naturel retenant de l’humidité, bénéfique au maïs et aux haricots

Enfin,  pour concevoir un système autrégulateur, il faut suivre les deux principes permaculturelles, qui expriment l’importance des relations mutualistes, en l’occurence:

  • Chaque élément remplit plusieurs fonctions
  • Chaque fonction importante est assurée par plusieurs éléments.

Cette multifonctionnalité présente partout dans la nature garantit l’intégration et la coopération au sein d’un écosystème. Pour réussir la conception de son jardin et optimiser son fonctionnement, il faut réévaluer de multiples caractéristiques en fonctions des plantes , animaux ou structures environnantes. Pouvoir établir les liens bénéfiques entre eux garantit une conception réussie d’un système productif.

*David Holmgren, « Permaculture, Principes d’action pour un mode de vie soutenable »